Par spécialité
Lorsque deux personnes se marient, elles soumettent de ce fait leurs rapports à un régime juridique spécifique. En effet, du mariage découlent divers droits et devoirs conjugaux dont notamment les devoirs mutuels de respect, fidélité, secours et assistance.
Les époux s’obligent également à une communauté de vie : ils doivent choisir une résidence d’un commun accord, et ils ne peuvent, l’un sans l’autre disposer des droits par lesquels est assuré le logement familial. Ainsi, aucun des deux ne peut disposer ni du logement en lui-même ni des meubles meublant sans l’accord de son conjoint. La communauté de vie étant une obligation, aucun des époux ne peut y mettre fin sans autorisation préalable ou sans juste motif.
L’abandon de domicile, c’est-à-dire le fait de quitter le domicile conjugal en l’absence de raison ou d’autorisation préalable, est donc une violation du devoir de communauté de vie des époux. Il peut constituer un motif de divorce.
Il convient donc de présenter brièvement les moyens de faire constater l’abandon du domicile conjugal et les effets qui peuvent découler d’un abandon du domicile conjugal seront évoqués ainsi que d’expliquer comment quitter le domicile conjugal, sans pour autant prendre le risque de voir cela qualifié en abandon de domicile conjugal, lorsque la situation entre les époux est devenue intenable.
L’abandon du domicile conjugal est un fait juridique, c’est-à-dire un événement auquel le droit français associe des conséquences. Cependant, pour avoir les conséquences prévue par le droit français, l’abandon du domicile conjugal doit être constaté. Cela peut être fait de différentes manières :
L’abandon du domicile conjugal constitue une faute. Celle-ci peut être un motif de divorce. En effet, lorsque les époux vivent séparés depuis au moins 2 ans, le juge peut, de cette simple constatation, prononcer le divorce pour altération définitive du lien conjugal. Cette faute peut être accompagnée de facteurs aggravants comme par exemple lorsque l’époux responsable de l’abandon du domicile conjugal part brutalement, sans préavis, ne donne plus de nouvelles, etc.
Lorsque tel est le cas, l’abandon du domicile conjugal peut également être pris en compte par le juge et influer sa décision quant à l’attribution du domicile à l’un des deux époux : il sera plus favorable à l’idée de laisser l’époux qui est resté le conserver. De même, il sera plus enclin à accorder à l’époux qui le demande des dommages et intérêts en raison des circonstances de la séparation et de l’abandon de domicile familial.
L’abandon du domicile conjugal n’est pas toujours considéré comme une faute de l’époux qui est parti. Si tel est évidemment le cas lorsque l’un des époux part pour vivre une relation extra-conjugale par exemple, ce n’est pas le cas lorsque l’époux qui quitte le domicile conjugal subissait des violences conjugales, ou lorsqu’il part pour des raisons professionnelles sans que son conjoint ne puisse l’accompagner, le fait de quitter le domicile conjugal ne sera pas fautif.
Bien que le fait de quitter le domicile conjugal soit en principe fautif, il demeure possible de le faire sans que cela ne soit considéré comme une violation du devoir de communauté de vie. Il faut pour cela qu’il ait obtenu préalablement une autorisation du juge ou qu’il soit face à une situation de crise, qui justifie son départ.
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