"Donnez moi un symbole et je soulèverais quelques-uns des mystères du monde, je relierais l'infini de l'imaginaire aux horizons multiples de la réalité. C'est avec des symboles que nous pouvons accéder aux dimensions les plus cachées de notre être".
Deux amis voyageaient depuis plusieurs jours dans le désert. Au cours de leur périple, ils avaient pris l'habitude de parler de tout, d'aborder en toute liberté tous les sujets, sans aucune réserve chez l'un comme chez l'autre.
Mais un jour, l'Ă©change qu'ils avaient depuis quelques minutes se transforma soudain en affrontement, puis l'affrontement en conflit. Au point que l'un des deux donna une gifle Ă l'autre en lui disant: "je ne peux pas ĂŞtre d'accord avec e que tu dis!".
Ce dernier reçu la gifle et, sans rien dire, écrivit dans le sable:
"aujourd'hui, celui que je croyais être mon meilleur ami m'a donné une gifle. La peine que j'ai m'appartient .Je suis donc le seul responsable de ce que je vais faire de cette peine."
le soir, à l'étape, après avoir atteint une oasis ou ils purent se reposer, sur une feuille e palmier, il dessina une main, la donna a son amie et lui dit: "je te restitues symboliquement le geste qui m'a blessé".
Puis, sur un morceau de parchemin il écrivit patiemment cette longue phrase: " celui qui accepte d'entendre ce qui a été touché chez lui, quand ce que lui a fait un ami lui paraît insupportable et inacceptable au point qu'il éprouve à son tour le besoin de le frapper, celui la commence à se respecter" et il plia le parchemin, qu'il mit dans son sac.
En voyant cela, son ami jeta la feuille de palmier reçue le matin et s'enferma dans un silence boudeur.
Le lendemain ils reprirent leur route, cheminant l'un a coté de l'autre, silencieusement.
Ils marchaient de façon automatique, sans plaisir, juste pour avancer, comme pour tuer le temps qui n'avait plus aucun gout entre eux.
Aucun ne parla de toute la journée. Le soir, ils trouvèrent une autre oasis, bordée par un très beau cours d'eau. Sans se concerter, ils décidèrent de se baigner. Mais celui qui la veille avait été giflé manqua de se noyer et son ami le sauva.
Quand il se fut reprit, il Ă©crivit sur un nouveau morceau de parchemin : » c’est bon de respirer je remercie la vie d’ĂŞtre encore en moi » puis il dessina un soleil et l’offrit Ă son ami.
Sur une pierre il grava ceci : « mon meilleur ami m’a sauvĂ© la vie, il mĂ©rite toute ma reconnaissance .» Puis, il posa la pierre, e façon très visible, au bord de la piste .Le lendemain, alors qu’ils cheminaient entre deux dunes, celui qui avait donnĂ© la gifle et avait sauvĂ© son ami de la noyade lui demanda : « quand je t’ai agressĂ© , tu as Ă©crit sur le sable, puis sur une feuille de palmier, puis sur un parchemin. Et maintenant tu Ă©cris sur un parchemin que tu m’offres et sur une pierre. Pourquoi tout cela ?
L’autre lui rĂ©pondit :
« Quand quelqu’un nous blesse, nous pouvons lui restituer symboliquement la violence qu’il a dĂ©posĂ© en nous, puisque c’est la sienne. C’Ă©tait la feuille de palmier que je t’ai remise.
J’ai pu aussi Ă©crire sur le sable ce qui s’est passĂ©, avec l’espoir que les vents du pardon Ă soi-mĂŞme effacerait cet Ă©vènement et ne le laisseraient pas comme une gĂŞne entre nous.
Mais quand quelqu’un fait quelque chose de bien et de bon pour nous nous devons le graver dans la pierre, ou aucun vent ne peut l’effacer.
J’ai pris l’habitude de noter sur un parchemin ce que j’apprends de chacun des Ă©vènements de la vie, soit, quand une blessure est rĂ©veillĂ©e en moi, soit quand je reçois du bon. J’ai aussi osĂ© restituer ce qui n’est pas bon pour toi avec l’aide d’un objet symbolique, la feuille de palmier Ă bien rempli son rĂ´le. Dans la pierre, il est toujours possible de graver ce que nous voulons retransmettre !
Ce matin j’ai notĂ© pour moi et ce soir j’ai Ă©crit pour toi.
- OUI, mais ce que tu as Ă©crit sur la feuille de palmier ne m’a pas plus alors je l’ai jetĂ©e.
- Mais tu as acceptĂ© mon deuxième parchemin. Cela c’est ce qui restera de notre Ă©change. Je ne sais pas ce que tu en fera ça t’appartient. Le plus important est ce qui a Ă©tĂ© gravĂ© sur la pierre ! peut-ĂŞtre quelqu’un trouvera-t-il un jour ou l’autre un de ces messages et en ferat-il une leçon de vie. »
