Messages de Krishnamurti
Un sage contemporain qui ne cherche à enfermer dans aucune doctrine ou systÚme de pensée. Son but avoué : chercher à interpeller, donner le déclic à votre esprit pour que celui-ci progresse à chaque instant. Les téosophes voulurent en faire leur prohÚte, il refusa. Krishnamurti n'a jamais cherché le pouvoir et l'adoration. Il ne se réclame d'aucun dogme ni d'aucune religion. Il s'adresse à chacun. Des dizaines d'ouvrages relatent son enseignement. Pourtant, ce qu'il explique est simple et limpide : sans doute est-ce pour cela que l'humain a tant de mal à accepter la sagesse.
" L'introspection est un processus qui n'aboutit à aucune délivrance parce qu'il consiste à vouloir transformer ce qui "est" en quelque chose que cela n'est pas. En cette action il y a toujours un processus cumulatif, le "je" examinant quelque chose dans le but de le changer. Il y a donc là , toujours, le conflit d'une dualité, c'est-à -dire un processus de frustration, lequel ne se libÚre jamais. Et parce qu'on ressent cette frustration, l'on est déprimé.
La lucidité est toute autre chose. C'est un état de perception qui ne comporte ni condamnation, ni identification, mais est silencieux et permet, par conséquent, de se comprendre".
" Il est difficile de simplement admettre "je suis seul", sans ajouter " comment me dĂ©barrasser de cette solitude ?" ce qui serait un Ă©vasion. Il est difficile d'ĂȘtre parfaitement conscient de cet Ă©tat et d'y demeurer. "
" AprĂšs tout, en amour il n'y a pas de relations, n'est-ce pas ? Si, aimant une personne, vous en attendez quelque chose en retour, il y a une relation. Mais si, aimant, vous vous donnez entiĂšrement, il n'y a pas de relation. "
" La guerre est la projection spectaculaire et sanglante de notre vie quotidienne. Elle n'est que l'expression de notre état intérieur, un élargissement de nos actions habituelles. Encore qu'elle soit plus spectaculaire, plus sanglante, plus destructrice que nos activités individuelles, elle en est le résultat collectif. "
" Pour mettre fin Ă la guerre extĂ©rieure, vous devez commencer par mettre fin Ă la guerre en vous-mĂȘme. Certains d'entre vous opineront du bonnet et diront "je suis d'accord" puis sortiront d'ici et feront exactement ce qu'ils ont fait au cours de ces dix ou vingt derniĂšres annĂ©es. Votre acquiescement n'est que verbal et n'a aucune valeur ; car les misĂšres du monde et les guerres ne seront pas mises en Ă©chec par lui. Elles ne le seront que lorsque vous vous rendrez compte du danger, lorsque vous prendrez conscience de votre responsabilitĂ©, lorsque vous ne la rejetterez pas sur d'autres. "
" L'autoritĂ© nous empĂȘche de nous connaĂźtre. Sous l'Ă©gide d'un guide spirituel nous pouvons temporairement Ă©prouver un sens de sĂ©curitĂ© et de bien-ĂȘtre mais qui n'est pas la connaissance du processus total de nous-mĂȘmes. L'autoritĂ©, de par sa nature, nous empĂȘche d'ĂȘtre lucides quant Ă notre ĂȘtre intĂ©rieur et dĂ©truit de ce fait la libertĂ©, la libertĂ© en dehors de laquelle il n'y a pas de crĂ©ation. L'Ă©tat crĂ©ateur n'existe qu'en la connaissance de soi. "
" Pour ĂȘtre Ă mĂȘme de dĂ©couvrir du neuf, d'Ă©prouver quelque chose qui ne soit pas une projection de votre imagination, votre esprit doit ĂȘtre libre, n'est-ce pas ? Il doit ĂȘtre capable de voir ce qui est neuf, sans encombrer chaque fois sa vision de toute l'information que vous possĂ©dez dĂ©jĂ , de vos connaissances, de vos souvenirs. "
" La contradiction n'existe que lorsque l'esprit a un point fixe de désir, c'est-à -dire qu'au lieu de considérer tous les désirs comment étant mouvants, transitoires, il s'empare de l'un d'eux et en fait une aspiration permanente. "
" La réalité, la vérité, n'est pas quelque chose que l'on puisse reconnaßtre. Pour que survienne la vérité, il faut qu'aient disparu les croyances, les connaissances, les expériences, la poursuite de la vertu. Tout cela doit s'en aller. La personne vertueuse et consciente de poursuivre la vertu ne peut jamais trouver la réalité."
" Le principe de la dĂ©fense engendre l'offense. Je veux une sĂ©curitĂ© physique, donc je crĂ©e un Ă©tat souverain, lequel a besoin de forces armĂ©es, qui impliquent la guerre, qui dĂ©truit la sĂ©curitĂ©. Partout oĂč existe un dĂ©sir de se protĂ©ger, la peur surgit. "
" Il n'est pas facile de s'observer passivement : si l'on y parvient, on commence Ă comprendre tout le processus des sentiments et des pensĂ©es. Lorsqu'on vit en toute luciditĂ© la signification complĂšte de la contradiction intĂ©rieure, il se produit un changement extraordinaire car alors "on est soi-mĂȘme", on n'est pas quelque chose qu'on essaye d'ĂȘtre. On ne suit plus un idĂ©al, on ne cherche pas le bonheur, on est ce que l'on est, et de lĂ on peut repartir. Alors il n'y a pas de possibilitĂ© de contradiction. "
