Comment avoir davantage confiance en soi
Source: Par Suzanne Décarie, Capital Santé, décembre 2000/janvier 2001.
Timide, vous avez de la difficultĂ© Ă prendre votre place? Vous doutez trop souvent de vous mĂŞme? Vous manquez d’assurance? La confiance en soi, ça se travaille.
Pas agrĂ©able de se sentir nulle, inadĂ©quate, incompĂ©tente. Épuisant aussi de toujours douter de soi, d’hĂ©siter devant la moindre dĂ©cision Ă prendre, de tout remettre en question, de chercher sans cesse l’approbation des autres, de se sentir constamment insatisfaite, vulnĂ©rable, coupable.
Que la vie est longue et triste quand on a peu confiance en soi!
La confiance en soi se construit dès l’enfance, en grande partie Ă travers le regard que les parents portent sur nous. Se sentir aimĂ© pour ce qu’on est, ĂŞtre encouragĂ©e et fĂ©licitĂ©e nous propulse en avant. Ă€ l’inverse, le fait d’entendre constamment de faire attention, de ne pas toucher, de ne pas essayer puisque, de toute façon, on n’y arrivera pas, sape lentement, mais sĂ»rement, la confiance en soi.
Heureusement, en cette matière, rien n’est irrĂ©mĂ©diable. PlutĂ´t que de s’enliser et de dĂ©primer, on peut dĂ©cider de rĂ©agir et de changer le cours des choses. Certaines personnes auront peut-ĂŞtre besoin d’une aide extĂ©rieure. Mais on peut toutes faire de grands pas si on s’y met vraiment. Comment? En apprenant d’abord Ă bien se connaĂ®tre. Puis en passant Ă l’action, en accumulant de petites victoires qui, lentement, nous redonneront confiance. Mais pour cela il faut arriver Ă faire taire cette petite voix en nous qui tente constamment de saper nos efforts. Et nous serons alors capable d’affirmer de plus en plus clairement nos besoins, nos dĂ©sirs et nos prĂ©fĂ©rences.
S’observer en toute honnĂŞtetĂ©
La première Ă©tape sur le chemin de la confiance en soi: apprendre Ă mieux se connaĂ®tre, dĂ©couvrir qui l’on est vraiment. Il faut prendre le temps de se demander, en toute luciditĂ©, quels sont nos qualitĂ©s et nos dĂ©fauts, faire le bilan de nos rĂ©ussites et nos Ă©checs, dresser la liste de ce qu’on aime et de ce qu’on n’aime pas, de s’interroger sur nos valeurs fondamentales.
Ce petit exercice permet de rĂ©flĂ©chir le plus honnĂŞtement possible Ă la perception que l’on a de soi et Ă l’image que l’on projette. Soyez aussi tolĂ©rante et compatissante envers vous-mĂŞme que vous le seriez envers votre meilleure amie. «Les personnes qui ont peu confiance en elles ont tendance Ă ĂŞtre très dures envers elles-mĂŞmes. Pour elles, on est soit pourrie, soit parfaite!», remarque la psychologue Louise DescĂ´teaux. Mais la rĂ©alitĂ© se situe gĂ©nĂ©ralement entre ces deux pĂ´les.
La perception que les autres ont de nous aide aussi Ă mieux nous connaĂ®tre. Ainsi, on peut avoir l’impression qu’on n’est pas très brillante mais sympathique, alors que les gens qui nous entourent nous trouvent au contraire plutĂ´t intelligente mais brouillonne... PrĂŞtez une oreille attentive Ă leurs remarques et Ă leurs commentaires. Vous pouvez mĂŞme solliciter leur avis. En confrontant ainsi la perception que vous avez de vous-mĂŞme Ă celle que les autres ont de vous, vous apprendrez peut-ĂŞtre des choses qui vous seront utiles.
Louise DescĂ´teaux suggère Ă©galement d’ĂŞtre attentive Ă ses rĂ©actions physiques. Votre coeur se met tout Ă coup Ă battre la chamade, votre respiration s’accĂ©lère, vos muscles se tendent, votre mâchoire se serre... tout cela peut vous fournir de prĂ©cieux indices sur vous-mĂŞme et sur les situations qui vous dĂ©rangent. Tiens, vous venez de baisser les yeux en prĂ©sence de telle personne! Pourquoi? «Il faut observer ces petits signaux, mais sans les juger, dit Louise DescĂ´teaux. Ce sont des indices qui peuvent nous aider Ă dĂ©couvrir ce qui ne tourne pas rond.»
En étant ainsi attentive à vous-même, vous arriverez aussi à mieux comprendre les raisons émotives qui font que vous avez si peu confiance en vous ou que vous vous aimez si peu.
Après avoir ainsi obtenu un portrait plus rĂ©aliste de sa personne, on peut dĂ©cider de modifier certains aspects de sa personnalitĂ© et d’en accepter certains autres, sans honte et sans regret, en se disant qu’ils font partie de ce que l’on est.
Agir
Eh oui! Prendre conscience de qui nous sommes ne suffit pas. Il faut ensuite passer Ă l’action si l’on veut changer. C’est dans l’action, en faisant des choses concrètes, que grandit la confiance en soi.
La vie de tous les jours nous fournit une foule d’occasions d’agir et d’augmenter cette confiance. L’important, c’est de se fixer des objectifs rĂ©alistes et de ne pas en dĂ©roger. «On s’attaque d’abord Ă des choses qui nous font plaisir, ou pour lesquelles on a du talent et qu’on a de bonnes chances de rĂ©ussir», dit Louise DescĂ´teaux.
Car la confiance grandit avec nos rĂ©ussites et nos bons coups. Il ne sert Ă rien de vouloir escalader l’Everest si l’on a jamais fait de randonnĂ©e pĂ©destre! Il faut d’abord s’attaquer aux choses qui nous semblent le plus faciles. Oser donner son opinion sur un fait d’actualitĂ©, par exemple, saluer un collègue qui nous intimide, converser quelques minutes avec un commerçant, aller seule dans un cafĂ©... voilĂ autant de petits gestes qui nous aideront lentement Ă acquĂ©rir de la confiance en soi, dans la mesure oĂą l’on est fière d’avoir rĂ©ussi Ă les faire.
Affronter ses peurs n’est jamais facile. Le coeur s’affole, on a les mains moites, on voudrait mourir. Un conseil: respirer. «La respiration aide Ă trouver une sorte d’apaisement, de calme intĂ©rieur», explique Louise DescĂ´teaux. Et puis on pense aux bons coups qu’on a rĂ©alisĂ©s et Ă ces bons mots que certaines personnes ont eus Ă notre Ă©gard. Et l’on fonce. Il n’y a plus d’autres choix.
Faire taire la voix de la critique
«L’autocritique et l’autodĂ©nigrement sont les grands ennemis des gens qui manquent de confiance. Ce sont eux qui les empĂŞchent de bouger», dit la psychologue Sylvie Boucher, du Centre d’aide au dĂ©veloppement personnel.
Comme elle est parfois tenace cette petite voix intĂ©rieure qui tente de saper nos Ă©lans... «Ă€ quoi bon!», «Ă‡a ne marchera pas!», «Ă‡a ne donnera rien!», «Qu’est-ce que les autres vont penser?», «De quoi vais-je avoir l’air?»
Quand cette voix insidieuse se fait entendre, il faut l’Ă©couter. Eh oui! L’Ă©couter d’abord. S’arrĂŞter. Prendre le temps de se demander si ces idĂ©es nĂ©gatives qui nous empoisonnent la vie sont rĂ©alistes. Vous considĂ©rez que vous avez Ă©tĂ© nulle dans telle ou telle situation?. Que vous avez eu l’air d’une vraie folle quand on vous a prĂ©sentĂ© telle personne? Vraiment? Analysez froidement la situation. Trouvez des Ă©lĂ©ments positifs, il y en a sĂ»rement. Et servez-vous-en pour aller plus loin.
Et surtout demandez-vous si ces pensées négatives que vous entretenez à votre sujet vous aident à vous sentir mieux et à affronter vos peurs. Non? Alors, faites-les taire.
Rappelez-vous Ă©galement que vous avez droit Ă l’erreur. VoilĂ que vous vous apprĂŞtez Ă faire quelque chose que vous trouvez particulièrement difficile? Le pire qu’il pourrait arriver, ce serait que vous Ă©chouiez. Et puis après? Vous n’en mourrez pas. «Il faut avoir un certain humour, ĂŞtre capable de rire de nous et de la situation qui nous fait peur», dit Louise DescĂ´teaux.
Savoir s’affirmer
Enfin, pour bien ancrer sa confiance, il faut aussi apprendre Ă s’affirmer, Ă dire ce qu’on veut et ce qu’on ne veut pas, ce qu’on ressent. On vous a blessĂ©e? Faites-le savoir. Telle attitude vous dĂ©plaĂ®t chez un collègue? Vous avez le droit de le dire. S’affirmer, cela s’apprend aussi.
S’ouvrir aux autres
Les personnes qui manquent de confiance ont souvent de la difficultĂ© dans leurs rapports avec les autres. Elles ont l’impression qu’on leur veut du mal, qu’on les juge, qu’on les mĂ©prise. LĂ encore, demandez-vous si ces pensĂ©es sont fondĂ©es ou si elles ne sont pas tout simplement des crĂ©ations de votre imagination. Avez-vous raison de vous sentir menacĂ©e? Qu’est-ce qui, concrètement, vous autorise Ă penser que telle personne vous mĂ©prise?
Et si la façon dont vous pensez que les autres vous perçoivent n’Ă©tait qu’une projection de votre part, que le reflet de ce que vous pensez de vous?
Laissez aux autres la chance de vous connaĂ®tre et de vous aimer. «Quand le coeur est ouvert, le contact avec les autres est facile. Mais il tourne Ă vide quand on passe son temps Ă s’observer et Ă se juger», remarque Louise DescĂ´teaux.
La confiance attire la confiance. Quand on a confiance en soi et qu’on est bien dans sa peau, les autres le sentent. Et, forcĂ©ment, ils viennent vers nous.
Posture et attitude
Les personnes qui ont confiance en elles se tiennent droites, elles ont un port altier et un lĂ©ger sourire qui les rend sympathiques. Elles osent aussi regarder les gens droit dans les yeux (si l’on a du mal Ă le faire, on peut fixer un point situĂ© entre les deux yeux pour s’habituer...). Pourquoi ne pas imiter leur comportement? Pour dĂ©gager une aura de confiance en soi, on se redresse, on prend de profondes respirations. Lentement, l’esprit aussi se redresse. On se sent dĂ©jĂ plus dĂ©tendue, et un peu plus solide. «Le corps, le coeur et l’esprit, tout ça va ensemble, rappelle la psychologue Sylvie Boucher. Tout comme les pensĂ©es, les Ă©motions et le comportement ne font qu’un.»Il faut donc ĂŞtre attentive Ă sa posture et aux traits de son visage. Pour ĂŞtre plus Ă l’aise, on s’exerce devant un miroir. Et quand on rencontre des gens qui nous impressionnent au point de sentir vaciller notre confiance, rien de tel que de les imaginer dans le plus simple appareil, en train de satisfaire certains besoins impĂ©rieux... Succès garanti! On se sentira presqu’instantanĂ©ment sur un pied d’Ă©galitĂ©.
je l'imprime et le mets sur ma table de chevet !!
bonne soirée et à bientot ... :))
Le respiration est un bon moyen de s'apaiser aussi
Merci pour ce texte et cette vidéo, bonne idée que de rappeler cela
bonne soirée Cindy